L’âge pour débuter
Les enfants peuvent débuter à un âge précoce, autour de 3 ou 4 ans. Ils auront acquis une grande habileté à l’âge où traditionnellement on les considère prêts à débuter. Les progrès ne sont pas dictés par des objectifs déterminés à l’avance. C’est l’enfant lui-même, s’il est respecté et encouragé, qui sera le générateur de progrès, ce qui lui apportera équilibre et épanouissement. Les enfants ayant débuté très jeunes apprennent plus profondément et jouent avec plus d’aisance.
La méthode de la langue maternelle
La Méthode Suzuki est basée sur l’apprentissage de la langue maternelle : lorsqu’un enfant apprend à parler, il apprend un mot à la fois sans oublier les mots déjà acquis. C’est la répétition du mot par les parents qui va faire que l’enfant va l’apprendre; puis à force de répétition, l’enfant va perfectionner sa prononciation. En musique, cela se traduit par la répétition d’un même rythme sur une même note jusqu’à ce que l’enfant arrive à le jouer, puis des nouvelles notes et des nouveaux rythmes sont ajoutés au fur et à mesure.
La Pédagogie Suzuki est fondée sur l’idée que chaque enfant a un potentiel de “talent” dès sa naissance. L’enfant s’imprègne de tout ce qui l’entoure et apprend grâce aux stimulations induites par son environnement. Très tôt il acquiert une grande aptitude à mémoriser et à reproduire facilement ce qu’il entend.
Le rôle de l’environnement
Une attitude « positive » des éducateurs (parents et enseignants) va renforcer chez l’enfant le sentiment de confiance. Dans la Méthode Suzuki, on encourage l’enfant, on l’autorise à chercher, à se tromper, à faire ses propres expériences. On valorise ses efforts, on met en évidence ses progrès, on s’émerveille des petites avancées comme des grandes réussites. Cette attitude n’empêche pas pour autant l’exigence. Pendant les leçons, l’enseignant aide l’élève à trouver des solutions, lui donne des pistes de réflexion, afin qu’il puisse surmonter ses difficultés et corriger ses erreurs le plus sereinement possible.
L’idée de Shinichi Suzuki est de former des musiciens qui intègrent la pratique musicale dans leur vie quotidienne ; la finalité de sa pédagogie étant l’épanouissement de l’être humain et le développement de son humanité. La musique devient alors un moyen d’y parvenir en amenant l’enfant au contact de sa propre créativité.
La place privilégiée que la musique occupe dans l’environnement quotidien de l’enfant va créer des conditions favorables pour apprendre à jouer d’un instrument. Dans la Méthode Suzuki, il est suggéré aux familles d’écouter régulièrement de la musique (musiques variées et adaptées à l’âge de l’enfant). Aussi l’enfant est-il invité à écouter régulièrement les morceaux qu’il sait jouer ou qu’il apprendra plus tard.
Le développement de l’oreille musicale est une composante fondamentale de la Pédagogie Suzuki. En effet, l’enfant apprend à jouer d’un instrument sans être encore entré dans la lecture (l’apprentissage du solfège n’est envisagé qu’à partir de 6-7 ans, au moment où l’enfant est en mesure d’apprendre à lire), il écoute des mélodies, les mémorise puis les reproduit. Cette immersion contribue au développement de sa sensibilité musicale.
Le rôle des parents
L’enfant a besoin de repères, d’encadrement, d’accompagnement pour se développer. La place des parents est donc essentielle dans l’apprentissage de la musique.
Dès le début, les parents assistent aux leçons et créent le cadre à la maison pour que l’enfant puisse travailler dans de bonnes conditions. Les cours peuvent se schématiser par un triangle, l’élève est au sommet, le professeur transmet son savoir et la présence des parents est primordiale dans l’apprentissage car c’est le parent qui sera le relai du professeur. Cette vision triangulaire (professeur – parent – élève) est un des points essentiels de la Méthode Suzuki car la qualité du développement de l’enfant dépendra de l’équilibre de ce triangle. La coopération entre le professeur et le parent est primordiale. A chaque séance, l’enseignant précise toujours au parent les points à travailler à la maison. Le parent est alors invité à prendre le relais du professeur et accompagner son enfant pendant la semaine, dans un climat paisible et rassurant.
Quelques consignes à respecter pendant le cours:
- Soyez toujours présent. Pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. Votre enfant doit sentir que les cours sont importants, pour vous et pour lui. Essayez de suivre ce que fait l’enseignant – c’est important pour le travail ultérieur avec l’enfant à la maison.
- Créez l’atmosphère agréable et calme. Les cours ne peuvent pas être associées à la nervosité d’un parent. Venez assez tôt pour que la préparation de la leçon se fasse rapidement.
- Prenez des notes. Après le cours, il est souvent difficile de se souvenir de tout ce qui s’est passé et de tous les exercices que le professeur a fait avec l’enfant. Si vous ne savez plus quoi et comment faire à la maison, parlez-en avec votre professeur. S’il s’avère que, pour une raison quelconque, l’exercice de la leçon à la maison ne marche pas – parlez-en aussi à l’enseignant. Dans le triangle enfant-parent-enseignant, chacun doit s’entraider, donc la circulation de l’information est très importante!
- Laissez le professeur mener la leçon. Évitez de commenter le jeu ou le comportement de l’enfant et la manière de faire de l’enseignant. Le professeur a une grande expérience et est capable de s’occuper d’enfants très différents.
- Appréciez votre enfant. Rappelez-vous que ce que vous apprenez – jouer du violon – est une compétence très complexe qui nécessite beaucoup de temps et de travail. Focalisez vous sur les réalisations, sur le positif – ne pas commenter les erreurs ni pendant, ni après les cours. C’est un élément nécessaire et important de l’apprentissage.
La répétition et la régularité
Le travail quotidien est très important parce que le jeune enfant apprend très vite mais il peut oublier également très vite. Suzuki a dit une chose: c’est la constance qui est importante. La constance c’est de travailler tous les jours.
Grâce à la répétition, l’enfant développe des automatismes. Cette répétition va de pair avec la régularité. En effet, la régularité, mais aussi la fréquence et la qualité du travail sont nécessaires. Elles vont permettre à l’enfant d’avancer, de prendre conscience de ses progrès, de développer le plaisir de jouer et d’acquérir de plus en plus d’autonomie. La famille doit trouver avec l’enfant le moment de la journée (la plage horaire) qui convient le mieux pour répéter régulièrement. Ce cadre sera d’autant plus rassurant qu’il sera ritualisé. Le temps de travail est court (un petit enfant ne pouvant pas se concentrer longtemps) mais il doit être efficace. La constance est considérée comme structurante car elle permet d’aller vers un travail en profondeur. Elle est une contrainte qui crée du confort et qui va aider l’enfant à grandir.
Quand l’Amour est profond,
beaucoup peut être accompli.